Officiellement reconnue comme une maladie depuis septembre 2011 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la bigorexie – ou dépendance au sport – peut toucher toute personne pratiquant une activité sportive à trop forte dose pour son corps.

Alors que de nombreuses campagnes sont mises en place par les gouvernements successifs afin de promouvoir la pratique sportive, oublier que le sport requiert de l’énergie et qu’il doit être pratiqué raisonnablement est tout aussi « coupable » que de ne pas en faire du tout. Il faut remonter à 1985 pour trouver trace de premiers écrits au sujet de la bigorexie. Théorisée par l’Américain William Glasser, cette addiction au sport apparaît progressivement chez le sportif, le détournant au fur et à mesure de ses priorités pour prendre son cerveau « en otage » et ne lui faire penser qu’au sport.

Une perte de contrôle progressive

« On parle de bigorexie surtout quand il y a une perte de temps, de contrôle, qui est considérable et qu’il y a des conséquences derrière. Il n’y a pas forcément de consensus sur le temps, mais c’est sur une année de pratique sportive excessive au moins » explique le docteur Laurent Karila, porte-parole de l’association SOS Addictions. « On devient malade ou addict lorsqu’on utilise un produit ou qu’on adopte un comportement pour ne pas souffrir. »

Et si la dépendance au sport ne se manifeste pas par de la fièvre ou d’autres symptômes classiques de certaines pathologies, le sportif malade envoie en général plusieurs signaux aux gens qui l’entourent. Lorsque le sport remplace des tâches essentielles du quotidien, des anciens loisirs ou va même jusqu’à isoler une personne sur le plan social, c’est que la maladie s’est bel et bien développée.

« Le sport doit rester un plaisir »

 « On ne soigne pas une addiction en stoppant tout d’un coup. On diminue progressivement, tout en gérant les pulsions durant cette période. Le sport doit rester un plaisir, et c’est dans cette optique qu’on leur réapprend à en faire sans s’en servir pour abroger une souffrance » conclut le porte-parole d’SOS Addiction.

À l’heure actuelle, il est difficile d’établir un pourcentage du nombre de personnes touchées par la maladie, notamment du fait de la reconnaissance tardive de la bigorexie et de la difficulté de déterminer des critères universels à grande échelle.
Parlez-en à votre médecin.

Source: www.lequipe.fr

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