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Il y a des personnes qui tiennent.
Elles font ce qu’il faut.
Elles assurent.
À l’extérieur, rien ne déborde vraiment.

Le travail est fait.
La vie continue.
Les responsabilités sont assumées.

Et pourtant, quelque chose fatigue.

Ce n’est pas une fatigue spectaculaire.
Ce n’est pas un effondrement.
C’est plus discret que cela.
Une forme de tension qui ne se relâche plus vraiment.

Le corps suit.
Le mental s’adapte.
L’organisation tient.

Mais l’effort, lui, ne s’arrête jamais complètement.

Ce n’est pas toujours l’intensité qui use.
C’est parfois la continuité.
Le fait d’être toujours disponible intérieurement.
Toujours prêt.
Toujours en train d’anticiper.

À force de tenir, quelque chose se rigidifie.
Les gestes deviennent fonctionnels.
La respiration plus courte.
Les temps de pause existent, mais ils ne rechargent plus vraiment.

On continue.
Parce qu’on sait faire.
Parce qu’on a appris à faire avec.
Parce que s’arrêter ne semble ni possible, ni nécessaire.

Et pourtant, continuer ainsi a un coût.
Même s’il n’est pas immédiatement visible.
Même s’il ne se traduit pas par une crise.

Tenir est une force.
Mais ce n’est pas toujours un signe d’équilibre.

Parfois, cela mérite simplement d’être regardé.


À retenir

Tenir longtemps modifie la relation au corps.
La fatigue n’est pas toujours synonyme d’épuisement visible.
Fonctionner ne signifie pas récupérer.
Ce qui dure finit par peser, même sans rupture.

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