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Il arrive que le corps fasse ce qu’on lui demande.
Il se lève.
Il avance.
Il tient le rythme.

Rien n’est bloqué.
Rien n’est vraiment douloureux.
À première vue, tout fonctionne.

Et pourtant, quelque chose ne soutient plus.

Les gestes deviennent mécaniques.
L’énergie est suffisante, mais plate.
Le mouvement est possible, mais sans élan réel.

Le corps répond.
Mais il ne porte plus.

Ce n’est pas une panne.
Ce n’est pas un effondrement.
C’est plus subtil que cela.

Une forme de distance s’installe.
On habite moins ce que l’on fait.
On agit correctement, mais sans appui intérieur.

Souvent, cela ne se remarque pas tout de suite.
On s’adapte.
On compense.
On continue.

Le mental prend le relais.
L’organisation aussi.
Tout est géré.

Mais le corps, lui, devient un outil.
Disponible.
Fiable.
Silencieux.

À force, cette relation change quelque chose.
Le plaisir se retire.
La récupération devient moins évidente.
La fatigue n’est pas intense, mais persistante.

On ne peut pas toujours dire quand cela a commencé.
Il n’y a pas de rupture nette.
Juste une continuité qui s’installe.

Quand le corps ne soutient plus vraiment,
ce n’est pas un signal d’urgence.
C’est un signal de relation.

Et parfois, cela mérite simplement d’être regardé.


À retenir

Un corps peut fonctionner sans soutenir intérieurement.
La fatigue n’est pas toujours liée à l’effort visible.
La distance au corps s’installe souvent progressivement.
Ce qui est disponible n’est pas toujours porteur.

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